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27 juillet 2009 1 27 /07 /juillet /2009 15:30
Premier jour de stage à Kyoto et premier jour de folie. Dommage que je n'ai pas de cable pour vous montrer les photos mais j'en trouverai un et je vous montrerai tout ça.
Résumons d'abord le voyage, d'une autre sorte de folie. Un homme (mais pas n'importe lequel, moi), deux valises, dont une très lourde, un sac à dos et une sacoche pour un ensemble au poids indeterminé. Un classique "et merde, j'ai oublié le tiroir du bureau" au moment de partir, une arrivée à Shinjuku trente minutes avant l'heure parce que même quand on ne s'appelle pas Nadine François ou Maud Colin on arrive en avance lorsque l'on sait à quoi ressemble Shinjuku (ma mère serait arrivée avec une heure et demie d'avance, ma chérie avec une heure et quart d'avance. SI ça n'avait pas été Shinjuku, je serai arrivé avec moins d'nu quart d'heure d'avance) et les problèmes s'enchainent : je suis le panneau écrit "bus", ce qui ne parait pas si bête de prime abord. A l'arrivée, on me dit "ce n'est pas cette gare de bus, c'est celle plus loin là-bas. J'y vais en commençant à râler, parce que je suis pire d'une tortue qui a la chance de déplacer sa maison sur le dos et pas à bout de bras. Arrivée à la deuxième gare de bus (c'est Shinjuku, je vous dit, ça n'a rien d'anormal d'avoir plusieurs gares de bus dans la même gare lorsque quatre millions de personnes par jour font un changement dans la gare) on m'explique que non, ce n'est pas celle-là mais celle qui est complétement de l'autre côté, loin très loin. Je commence à me dire qu'une demie-heure ce n'est pas assez pour Shinjuku. Finalement, après quelques périples que je vous passe (du genre il faut passer par la partie avec ticket ou alors je vois pas, je passe sans ticket parce que je ne vais pas payer le train juste pour traverser la gare, puis je dois trouver un bon bobard pour le mec à la sortie, en japonais et en moins de trente secondes car je suis en retard) je finis par rentrer dans le bus une mlinute avant son épart, en sueur, avec un taux d'adrénaline égal à "tu peux toujours rêver pour t'endormir dans les deux prochaines heures et comme tu ne peu pas dormir, tu ne peux pas rêver". Et c'est parti pour une superbe nuit de bus tout seul à côté d'un vieux japnais qui pue !
Arrivé à Kyoto, 6 heures du matin, pas d'appart avant 14h30, bref le rêve... Bon j'arrive finallement dans l'appartement, cuisine avec DEUX plaques (et ouais!), télé, fauteuil, machine à laver, congélateur... Bon, je commence à me dire que je ne suis pas si mal. Et je ne sais pas encore comment sera le lendemain.
Ce matin, gros réveil dans l'incertitude, puisque je ne sais pas à quoi va ressembler le stage une heure avant de le faire (c'est d'ailleurs encore vrai pour celui de demain et les autres). Arrivée dans une petite maison perdue où la porte fait un mètre vingt de haut pour quarante centimètres de large... C'est là que je vais bosser ? Et oui, la vrai maison traditionnelle japonaise comme dans les films, avec les murs en papier et tout et tout. Un japonais jovial de cinquante ans m'ouvre et me présente son apprentie : 27 ans, mignonne comme tout, veut faire un stage en France dans trois mois, célibataire (mais ça je l'ai appris après)... Comme d'hab, on parle en japanglais, un langage batard entre le japonais et l'anglais qui coorespond aux limites de la connaissance de l'anglais par les japonais et aux limites des miennes en japonais, avec l'aide d'une feuille pour faire des schémas et des dessins. Je vous passe les réflexions économiques sur l'entreprise qui ne vous intéressent pas.
J'apprends donc à faire des estampes en utilisant la gravure sur bois. J'ai donc fait dix copies de la fameuse "grande vague" que vous avez tous vu au moins une fois en dégradés de noir, on m'en a offert un exemplaire "que tellement qu'il est beau que vous croirez pas que c'est moi l'a fait". J'ai les jambes en compote car on prend toujours des positions bizarres pour les gens souples au Japon, j'ai un peu mal au dos mais c'est vraimetn intéressant. On mange et en tant qu'apprentie (même si c'est pour la journée) je dois faire à manger avec Yuko (27 ans, mignonne tout ça, et je sais que Maud me lit alors je me répéte). Premier repas japonais de ma vie en mode "préparer à la maison, mangé à la maison". Des nouilles froides parce qu'en ce moment il fait chaud mais avec une vraie sauce comme il faut et tout c'est vraiment très bon. On discute, je continue mes "grandes vagues" jusqu'à l'heure de la fin de mon premier stage (17h) où l'on me demande si je veux manger avec eux le soir. Je dis oui, donc je reste, je finis mes "grandes vagues" qui me prennent la journée parce que je suis nouveau donc lent et puisqu'il me reste une bonne heure avant de manger, mon patron (pour la journée) me propose d'aller faire des katas de sabre avec un sabre d'entrainement dans le jardin pour le dérouler les jambes et le dos, qui ont pas mal souffert des estampes. Et hop ! Un truc que je rêvais de faire au Japon en plus : les katas au sabre dans un vrai jardin japonais.
On va donc manger et pour me faire plaisir, on va dans un restaurant "style européen" (j'avais fait l'erreur de dire à un moment quelconque de la journée quand je ne savais pas encore qu'on allait manger ensemble le soir que la nourriture française me manquait un peu). C'était vraiment pas mal, on mange, on discute, on boit de la bière parce qu'on est au Japon, bref, soirée sympa.
Donc une journée vraiment sympa, intéressante, très originale avec des moments où je me croyais à l'ère Edo. Faire des estampes avec un maître de 75 ans, un autre de 50 ans, une apprentie (mignonne. Bon Maud va me tuer) de 27 ans, dans une maison avec des murs en papiers et des portes de quarante centimètres sur un mètre vingt, en se tappant la tête au plafond une dizaine de fois (et en étant le seul à pouvoir le faire), manger du vrai japonais de tous les jours, faire des katas au sabre dans un jardin japonais, sortir dans un restau avec des japonais quand on croyait qu'on allait être seul dans Kyoto, c'est plutôt une belle journée. Pas très utile dans un CV, comme je m'y attendais, mais une belle journée.
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commentaires

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Bjr Sébastien,donc à ton retour j'aurai un maïtre pour les estampes! Cette première semaine d'initiation avec de jolie japonaise fut elle pleine de promesses? Bon courage!
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M
Je suis très contente que mon frère et pu s'initier au kendo ... et qu'il sache faire la grande vague ...Même si c'est vrai que dans le cv ..."sait dessiner la grande vague !" ouah sa le fait trop !!!!!!
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